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OULAN-BATOR, CAPITALE NOMADE

Société

Mongolie   //   Investigation

Avec moins de deux habitants au kilomètre carré, la Mongolie est un des pays les moins peuplés au monde. Depuis la chute du régime communiste, le pays connaît une croissance urbaine sans précédent. Aujourd’hui, la moitié des trois millions de Mongols vivent dans la capitale, Oulan-Bator. Des milliers d’habitants quittent chaque année leur campagne, attirés par de nouvelles opportunités économiques. Pour faire face au manque d’infrastructures et de logements, ces nouveaux arrivants n’ont d’autre choix que de planter leur yourte en périphérie d’Oulan-Bator. Résultat : ces « quartiers de yourte » forment de véritables villes dans la ville.

Pour échapper à la grisaille des grandes artères soviétiques d’Oulan-Bator, il suffit de traverser la Tuul, la rivière qui arrose la vallée dans laquelle s’est établie la capitale mongole. Sur sa rive sud s’étend la Bodg Khan, une montagne sacrée depuis le XVIIe siècle et l’établissement d’une retraite monastique par Zanabazar, le premier chef spirituel du bouddhisme mongol. En 1778, le gouverneur représentant la cour des Qing en Mongolie inscrivit dans la loi son statut inviolable, afin de protéger la magnificence de ses forêts et la richesse de sa faune. À ce titre, la Bodg Khan est considéré comme le premier parc naturel au monde. Une tradition toujours en vigueur et la montagne est aujourd’hui une réserve protégée. Mais depuis quelques années, ce territoire intact attire des investisseurs, qui rêvent de transformer la Bodg Khan en haut lieu de villégiature pour les citadins en manque d’air pur.

Dernier en date, le Sky Resort, un complexe hôtelier flambant neuf à flanc de montagne. Sur son parking, les voituriers s’affairent dans un ballet ininterrompu de berlines allemandes. Depuis l’hôtel, le panorama est à couper le souffle. Tout Oulan-Bator se donne à voir, sous les auspices de Tengri, « l’éternel Ciel bleu », divinité tutélaire des Mongols : les premières glaces de l’hiver charriées par la Tuul, les quartiers industriels en périphérie de la capitale et les grands immeubles soviétiques du centre-ville. Au loin, sur les versants opposés, au nord de la ville, des centaines de milliers de petits points blancs, qui relâchent dès les premiers frimas hiémaux, une épaisse fumée noire, au point que « l’éternel Ciel bleu » des steppes disparait, dissimulé par un brouillard noir de charbon.

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Article complet au format papier dans Mayonèz Mag No.2. Retrouvez tous les aperçus d’articles de Mayonèz Mag dans la section Archives.

Texte : 
William de Tamaris

Illustration : 
Manlai Enkhbayar, Chisato Fukuda Calvert

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