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NFT et street art, le succès des marginaux

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Le street art se construit une nouvelle niche dans les mondes virtuels. Grâce à un actif numérique unique (NFT), les œuvres ancrées sur les murs peuvent désormais l’être aussi sur la blockchain. Elles deviennent pérennes et peuvent ainsi être acquises et échangées par les collectionneurs. Une réelle opportunité pour les artistes dont les œuvres étaient jusque-là considérées gratuites car publiques.

Le 22 juillet 2021, à Paris, des groupes fugaces se faufilent dans les rues, certains le long de la Seine, d’autres dans les hauts d’Oberkampf, tous à la recherche d’indices, téléphone portable en main. Des chasseurs de Pokémons ? Non, mais des chasseurs quand même ! Ils traquent les NFT. Il s’agit de jetons virtuels uniques qui permettent, grâce à leur encryptage sur la blockchain, de certifier l’authenticité des créations numériques qui leur sont attachées (image, vidéo, modèle 3D, musique, etc.). Les NFT offrent ainsi la possibilité à des œuvres d’art physiques, comme les graffitis, d’avoir une vie en ligne en les convertissant en actifs uniques et vérifiables, faciles à échanger et à suivre sur la blockchain.

Un monde réservé aux geeks ? Plus maintenant. Les fondateurs de la plateforme Wallkanda et Background Paris (agence d’évènementiel artistique consacrée au graffiti), n’ont pas sous-estimé leur public lorsqu’ils ont organisé cette chasse au trésor géante dans les rues de Paris, en marge de l’Ethereum Community Conference. Ils ont été 3 000 à s’inscrire pour aller décrypter les mots cachés dans 13 œuvres de graffiti, spécialement peintes sur les murs de Paris pour l’occasion. La règle du jeu est simple : chaque œuvre cache un mot qui correspond à un élément de la clé privée à 12 mots (plus un mot de passe) qui donne accès au portefeuille numérique de l’évènement, où reposent 2 ETH (environ 6 000 euros) et les 13 NFT des œuvres de la chasse au trésor. Le premier qui accède au compte a gagné. 

Associer le street art, par définition urbain, ultra-physique, au monde virtuel des NFT et des crypto-monnaies, voilà de quoi sortir pour de bon quelques Parisiens des torpeurs de la pandémie et de les inviter à participer à ce nouveau marché des NFT, qui est en train d’exploser ! 

Qu’est-ce qu’un NFT ?

    NFT signifie non-fongeable token en anglais ou « jeton non-fongible ». Ce sont des fichiers informatiques associés à une preuve de propriété et d’authenticité. Comme les bitcoins et autres crypto-monnaies, les NFT existent sur la blockchain, qui est le grand registre numérique décentralisé qui documente leurs transactions. À la différence des crypto-monnaies ou des euros, qui sont « fongibles » (ce qui signifie divisibles), les NFT ont une valeur unique fixée par le plus offrant, tout comme celle d’un Renoir ou d’un Van Gogh. Les artistes qui souhaitent vendre leurs œuvres sous forme de NFT doivent s’inscrire sur une place de marché (marketplace), puis frapper (to mint) leurs jetons numériques en téléchargeant et en validant leurs informations sur la blockchain. Certaines marketplaces les font payer à l’avance (autour de 80-100€,) tandis que d’autres leur prélèvent un pourcentage sur le prix de vente (environ 3%). Il ne leur reste ensuite qu’à lancer les enchères (drop). 

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Article complet au format papier dans Mayonèz Mag Nº6. Retrouvez tous les aperçus d’articles de Mayonèz Mag dans la section Archives.

Texte: 
Amélie Padioleau

Photographie: 
Szabotage, Emyarts, Kiwie, Wallkanda, CryptoKitties, Samouraï Coop, Stefano-Rellandini

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