COMMENT LISBONNE ÉVOLUE-T-ELLE SANS PERDRE SON IDENTITÉ?

L’identité, l’âme, l’ambiance ou encore le pouls d’une ville. Voilà des concepts sur lesquels on pourrait philosopher un bon moment, y compris au comptoir — encore faudrait-il pouvoir s’y accouder. À l’heure où j’écris ces lignes, l’exposé limpide de Flavio Lopes, architecte, écrivain et professeur spécialisé en conservation du patrimoine, me revient en mémoire : «l’identité de Lisbonne, comme de n’importe quelle autre capitale historique, peut être définie selon trois éléments fondamentaux sur lesquels il est possible d’agir à différentes échelles, notamment de temps». Ces éléments sont la morphologie, l’architecture et la population. «Ils doivent être minutieusement identifiés afin d’être protégés». À Lisbonne, c’est entre autres le rôle du Plan directeur municipal (PDM) et de ses extensions par quartier (planos de pormenores). Ils encadrent tout projet de construction, de rénovation ou de réorganisation du paysage urbain susceptible d’altérer la condition de l’un ou l’autre de ces trois piliers constitutifs de l’identité de la ville.

La topographie de l’originelle Lisbonne s’illustre par ses sept collines bordant le Tage. Certes, sa périphérie s’est largement et principalement étendue au XXe siècle mais sa forme a peu changé depuis les reconstructions de l’époque pombaline qui ont succédé au tremblement de terre de 1755, de sorte que son architecture est aussi riche que complexe, témoin de la juxtaposition des époques et des styles de construction qui y sont associés. Les Lisboètes enfin, natifs ou d’adoption, de cœur, dans l’âme ou simplement de passage, façonnent le vivre ensemble d’une ville tournée vers l’extérieur depuis sa création.

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