Société
États-Unis // Expérience
Le paysage urbain de Las Vegas surprend ! Son apparence hétéroclite dominée par le kitsch ne laisse pas indifférent. Sa découverte quand on y arrive par la route constitue une expérience unique en son genre. La ville du péché est implantée au milieu du désert Mojave et le contraste entre les étendues arides qui l’encerclent et son fourmillement incessant frappe durablement l’imagination. Invitation au voyage.
Parcourir la route de l’aridité
C’est par cette route qu’il faut y arriver, rectiligne jusqu’à l’horizon, d’abord simple ruban d’asphalte qui transperce un paysage désertique. Elle s’élargit progressivement et un marquage au sol sépare bientôt les deux voies opposées, définit l’espace du bas-côté. Un peu plus loin, des clôtures apparaissent de part et d’autre du tracé, de simples poteaux reliés par un barbelé, qui délimitent des parcelles ressemblantes, semées indifféremment de sable, de roche et d’une végétation rare et chétive.
La route s’élargit ensuite et gagne une puis plusieurs voies dans chaque sens, au fur et à mesure des intersections qui se multiplient, avec des chemins ou des pistes d’abord, pavés de cailloux et plus loin recouverts de bitume, identifiés par des plaques qui leur donnent un nom. La signalétique se densifie elle aussi, constituée de panneaux publicitaires ou qui apportent des informations au conducteur : limites de vitesse, directions, kilométrage… L’apparition d’un séparateur central entre les sens de circulation opposés annonce que la destination se rapproche.
De part et d’autre de la route, la taille des parcelles s’est rétrécie en une juxtaposition de lots mitoyens, sur plusieurs rangées parallèles à la chaussée. La technique de construction semble rudimentaire bien qu’efficace : des panneaux de particules fixées sur une ossature de bois. Une couverture qui imite l’ardoise ou la tuile vient couronner ces maisons individuelles auxquelles différents crépis achèvent de donner une apparence de maçonnerie. Un habitat périphérique s’édifie au moindre coût et au plus vite. La banlieue, une fois peuplée, offre un aspect cossu qui dissimule des matériaux bon marché et de basse qualité. Les bâtiments vieillissent mal mais quelques assauts à la pelle mécanique suffisent à libérer le terrain et il n’y a plus qu’à reconstruire.
Aller plus loin dans le décor
La route s’élargit encore jusqu’à compter six voies dans chaque sens puis un virage à gauche après l’un des premiers feux tricolores amène sur Las Vegas Blvd. South ; c’est à présent sur le Strip que roule le voyageur. Après le panneau Welcome to Fabulous Las Vegas on accède à un niveau supérieur de la fiction où des objets architecturaux factices succèdent les uns aux autres. Leur univers repose sur l’évocation et s’alimente pour partie d’un menu composé de pastiches. Le Mandalay Bay se réfère à l’Asie sans lien visuel évident avec la ville birmane, installée loin de la mer ; vient ensuite le Luxor qui affiche l’évidence de son inspiration tirée de l’Égypte antique : une forme de pyramide à laquelle on accède en passant entre les pattes d’une reproduction du Sphinx de Gizeh.
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Texte:
Claude Ballereau
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UN PAS DE CÔTÉ DANS LES MÉTROPOLES DU MONDE
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