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Benidorm : architecture verticale et développement durable

Affaires

Espagne   //   Reportage

Sur les rives de la Costa Blanca se dresse la ligne d’horizon la plus célèbre d’Espagne : Benidorm. Ou BeniYork, tant on aime à rappeler la prédilection de cet ancien village de pêcheurs pour les gratte-ciels. Un capital touristique important que la ville entend bien conserver tandis qu’elle opère sa transition écologique. 

Benidorm s’est principalement développée dans les années 70, période de boom économique pour toute l’Espagne. S’est alors érigée, à grande vitesse et à grande échelle, quantité d’immeubles, expression authentique d’un modèle de construction et de tourisme vorace et massif, très éloigné des concepts actuels de développement durable. L’engagement originel de la ville pour une architecture verticale et planifiée sert aujourd’hui paradoxalement la transition écologique.

Le rôle de l’architecture verticale

Roberto Pérez-Guerras, architecte d’Intempo– plus haut gratte-ciel d’Espagne et deuxième plus haute tour résidentielle d’Europe avec 198 mètres de haut et 256 logements – dont la construction à Benidorm doit être achevée avant la fin de l’année, analyse en ces termes l’évolution de la station balnéaire : « beaucoup de villes ne sont pas en mesure de répondre aux demandes de développement durable actuelles parce que leur expansion s’est opérée moyennant un urbanisme qui a créé des espaces de vie diffus induisant beaucoup de déplacements (humains et matériels) […] avec l’émission de gaz à effet de serre que cela implique, sans compter l’omniprésence du bruit afférent et la création d’espaces monofonctionnels qui rompent la cohésion sociale ».

Benidorm est au contraire configurée comme une ville verticale où « peu » d’immeubles très hauts réduisent les distances et augmentent l’accessibilité. Antonio Pérez, maire de Benidorm, est à ce titre peu fier de confirmer que sa ville est « faite pour la vie en plein air », que ses rues, ses places et ses plages sont agencées de telle sorte que l’invitation à la marche à pied ou à l’utilisation des cycles est permanente. Ici, illustre-t-il, « 70 % des déplacements se font en effet à pied et la ville compte plus de 90 kilomètres de pistes cyclables ».

Une telle proximité sert indéniablement l’industrie du tourisme mais pas seulement. Mayte García Córcoles, responsable de la qualité, de la formation et des projets pour l’Association des entreprises hôtelières et touristiques de la communauté valencienne, souligne que « l’efficacité de la distribution de l’eau augmente largement dans une ville comme Benidorm », à population égale et en comparaison d’autres urbanisations côtières plus étendues. Le réseau sous-terrain de fourniture et de collecte des eaux est en effet plus concentré pour une efficacité accrue et la station d’épuration construite en 1998 permet la réutilisation annuelle de 93 122 m3 d’eau usée pour l’irrigation des parcs et jardins. Benidorm consomme 20% d’eau en moins qu’il y a vingt ans pour une population deux fois supérieure.

En outre, une bonne gestion des déchets liés à la restauration est également de mise. Benidorm compte plus de cinq bars pour 1 000 habitants, le ratio le plus élevé d’Espagne. De quoi justifier la lourde responsabilité de l’industrie hôtelière en matière de tri et de traitement des déchets. Pour le moment, elle fait ses preuves et durant le seul été 2019, elle a recyclé 1 300 tonnes de verre. Quant à la ville tout entière, elle recyclait 56 kilos de verre par habitant la même année, soit le triple de la moyenne espagnole. En 2020, la tendance s’est maintenue bien que les chiffres absolus aient logiquement diminué en raison de la crise sanitaire.

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Article complet au format papier dans Mayonèz Mag Nº5. Retrouvez tous les aperçus d’articles de Mayonèz Mag dans la section Archives.

Texte: 
Alba García Montagud

Photographie: 
Diego Fortea

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