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Urbex, la beauté du délabrement

Culture

Monde   //   Photoreportage

Des lieux mystérieux, cachés et abandonnés. Stephen Wilkes et Romain Veillon sont des artistes pratiquant la photographie urbex, qui rabattent les
panneaux de ce triptyque magique les uns sur les autres et plongent ainsi dans les secrets du temps qui passe. Palais, locaux administratifs, aires de jeux et autres amphithéâtres offerts à leur propre déchéance sont leurs terrains d’exploration favoris. Se laisser hypnotiser par la majesté de ces reliques, c’est également se questionner sur leur rôle, celui que l’humain leur a donné, puis repris.

L’urbex (urban exploration) est une pratique née dans les années 1970 – dont Stephen Wilkes a inscrit les lettres de noblesse à travers sa série Ellis Island photographiée entre 1990 et 2003 – et qui consiste à visiter des lieux abandonnés, souvent interdits, construits et délaissés par l’humain. Les adresses des vestiges sont rarement rendues publiques et les « urbexeurs » entendent préserver ces sites de toute nouvelle influence humaine, ne laissant par conséquent aucune trace de leur propre passage. En France, l’urbex s’est développé dans les années 1980, en région parisienne d’abord avec l’apparition, notamment, de la cataphilie (visite des catacombes).

Les urbexeurs sont à la recherche d’aventures, de frissons, d’Histoire… et de photographies bien sûr. Ils plongent les spectateurs au cœur de leurs explorations, tentent de comprendre le rôle du lieu visité tandis qu’ils en capturent les vestiges architecturaux. Le temps, lui, officie sans relâche ; ces clichés constituent donc quelque témoignage précieux de l’état d’un lieu désaffecté à un moment précis, et l’offrent ainsi à la postérité. 

Les urbexeurs s’interrogent enfin sur la pérennité des ambitions humaines. Ils photographient la beauté malheureuse de ces lieux oubliés dans le but de leur redonner, sinon la vie, du moins un peu de lumière. 

La photographie urbex peut prendre plusieurs formes. Elle peut être constituée d’un modèle agrémenté de light painting (technique consistant à faire intervenir une ou plusieurs sources de lumière dans une scène photographiée avec un temps de pose supérieur à une seconde) ; elle peut se focaliser sur un élément architectural précis, comme un escalier, un plafond ou un coin de salle. Elle peut également se concentrer sur la nature qui envahit le lieu désaffecté. Les plantes reviennent le sublimer lorsque l’être humain s’en va. La nature ne finit-elle pas toujours par reprendre ses droits  ? Une manière simple, pour les urbexeurs, d’enfoncer les portes ouvertes qu’ils photographient. Enfin, les pratiquants de l’urbex découvrent parfois des lieux désaffectés et reclus, que les intempéries ont épargnés ou qui leur ont particulièrement bien résisté. Ils ont conservé leur intégrité à l’abri des regards et les photographes leur rendent justice, montrant aux spectateurs autant de volumes vides mais intacts, que le passé remplit néanmoins. 

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Article complet au format papier dans Mayonèz Mag Nº8. Retrouvez tous les aperçus d’articles de Mayonèz Mag dans la section Archives.

Texte et photographie :
Galerie GADCOLLECTION – Paris

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