SURVIE AU SOMMET : MODE D’EMPLOI

Ils sont venus pour en baver alors on commence fort : 15 km de côte pour 800 m de dénivelé positif ! Ça pose les bases, ça donne le ton pour le reste de l’aventure et on voit tout de suite qui en veut vraiment. Ce matin, mon partenaire d’expédition et moi-même nous sommes assurés de ce que les sacs à dos de ce régiment de marcheurs du mois d’août ne pèsent pas plus de 12 kg chacun. Nous nous sommes souvenus des personnalités que nous avons eu le plaisir de découvrir la veille au soir, lors du dîner de bienvenue, et avons organisé tout le monde par groupes de deux. Une femme extravertie avec un homme timide, un grand sportif avec une personne sortant de chimiothérapie, etc. Cinq binômes en tout. On leur a donné une ration de nourriture pour deux. Ils devront gérer leur alimentation pendant le trajet. Parfois, nous leur banderons les yeux, leur demanderons de faire confiance à leur partenaire de ce «stage de survie ». Le groupe est constitué de gens qui ne se connaissent pas. Il y a bien un père de famille et sa fille de quatorze ans mais pour le reste, ces gens sont de parfaits étrangers. La majorité a la trentaine. Ils se sont inscrits pour un stage de Niveau 1, c’est-à-dire le moins dur. S’ils étaient venus pour affronter le niveau 2, on serait partis sans nourriture. S’ils avaient choisi le niveau 3, les sacs à dos auraient disparu pendant la nuit et la nature leur aurait fourni tout ce dont ils auraient eu besoin. C’est le principe : survivre.

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