Culture
France // Poème
Par un de ces dimanches
enfin quand perce le soleil
Comme un gros œil d’or
Paris la décriée / la mal aimée
—ayant soudain laissé
sa hargne au vestiaire—
repartir à sa conquête
dans la lumière du petit matin
La ville déserte, silencieuse
Les rues enfin tranquilles
S’arrêter, respirer, écouter
Deviner le frôlement des pas
Sentir même le cœur qui bat
Entendre le bruit du bonheur
Suivre des yeux ces walkyries
qui décrivent des cercles insensés
Leurs peaux qui brillent et scintillent
comme la chair d’un melon de Cavaillon
Devenir une petite machine à bonheur
dans cette ville agitée, capricieuse
agaçante, fière et si rebelle
qu’on lui donnerait bien volontiers
la clé des champs ou des grands larges
Mais v’là…suffit parfois
d’un dimanche matin ocré
pour se retrouver en paix
avec Paris et ses frasques
Prêt pour un jour faste et tout neuf
Ne reste plus qu’à siffloter ‘o sole mio
sans oublier d’ouvrir d’urgence
un carnet à poèmes et de laisser
les mots lui dire malgré tout :
Je vous ai vue aujourd’hui
et je vous aime à la folie
Citations extraites de Rêves de Bunker Hill de John Fante
Article au format papier dans Mayonèz Mag Nº7. Retrouvez tous les aperçus d’articles de Mayonèz Mag dans la section Archives.
UN PAS DE CÔTÉ DANS LES MÉTROPOLES DU MONDE
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