L’APPEL DE L’OCÉAN

Une traversée de l’Atlantique ne s’improvise pas. Le voyage commence presque deux ans avant le départ officiel. Il faut tester le matériel, le comportement de l’équipage, d’abord sur de courtes distances puis sur des trajets impliquant de passer plusieurs nuits en mer, d’affronter la houle, etc. « Les gens ne sont pas les mêmes lorsqu’ils n’ont pas leur dose de sommeil », confie Robert. Nous nous sommes « ultra-préparés » pour éviter toute mauvaise surprise, souligne encore Étienne. Et d’ajouter qu’« en réalité, on part un an pour se donner les moyens de naviguer avec la météo la plus favorable possible ». De fait, s’il pouvait faire fi des conditions climatiques et qu’il n’avait pas besoin de se ravitailler, ni l’envie de faire du tourisme, l’équipage d’un voilier d’une dizaine de mètres pourrait partir d’Europe de l’Ouest, descendre jusqu’au Cap Vert puis rejoindre les Antilles et revenir à son point de départ en moins de trois mois. Pour Marion et Nicolas non plus, il n’était pas question d’oublier d’anticiper ce qui pouvait l’être. Avant de mettre les voiles en août dernier, ils ont passé une bonne partie de leur été à changer le gréement dormant de leur monocoque, à installer des panneaux solaires dessus pour le rendre complètement autonome en énergie et un second pilote automatique sur vérin hydraulique pour se prémunir de toute faille technique.

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