LA SIESTE, ENTRE BESOIN ET TRADITION

L’enseignement de la sieste débute dès le plus jeune âge. C’est ainsi qu’on « domptait les esprits rebelles », se souvient Mari, vendeuse en boulangerie, lorsqu’elle évoque avec nostalgie les heures de sieste de son enfance dans l’Espagne des années 70. C’était sacré à l’époque, surtout en été. Maman nous installait à côté d’elle, mes frères et moi, sur une couverture dépliée sur le sol pour sentir la fraîcheur du carrelage. On fermait les volets et on tentait de profiter des épars courants d’air dans la chaleur étouffante de l’été. Mari voit encore ces trois ou quatre générations allongées les unes à côté des autres dans le pur respect de la tradition. « Gare aux plus jeunes qui tentaient de s’extraire du foyer familial pendant la messe du sommeil ! Ils étaient vite rappelés à l’ordre, recevaient une bonne correction et devaient regagner leur place rápido. Les enfants qui jouaient dehors à l’heure de la sieste étaient vus comme des marginaux, des mal élevés ! On ne manquait pas de juger leurs parents sur leur manque de respect et de civisme” […]

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