BERLIN UNDERGROUND

Le panneau d’affichage indique une minute d’attente. Quelques passagers à quai se pressent pour entrer dans les voitures, d’autres encore dans les escaliers qui y mènent, les dévalent à présent. Ne surtout pas rater le coche même si la prochaine rame arrivera vite. Un signal sonore indique la fermeture des portes. Ce train-là est presque vide, il se remplira au fil des stations. Nous sommes au nord-ouest de Berlin, à Rathaus Spandau, l’un des terminus de la ligne 7, la plus longue de la capitale. Traversant la ville du nord-ouest au sud-est, elle dessert 40 stations sur 31,8 kilomètres. Tous types de transports confondus, la U7 fut le plus long tunnel au monde de 1984 à 1998 et l’inauguration du tunnel du Seikan, au Japon.

Rathaus Spandau n’est pas un arrêt comme les autres. C’est aussi le nom du quartier de Rainer G. Rümmler, chef du département de la construction et du logement de Berlin-Ouest (Senatsverwaltung), à l’origine de la création de 53 stations de U-Bahn entre 1959 et 1994. En pleine Guerre Froide, le monde entier a les yeux rivés sur Berlin-Ouest, la vitrine de l’Occident. Les décisions d’ordre architectural ne sont pas prises au hasard : « Berlin-Ouest voulait prendre le design en main. Les stations devaient être des bâtiments représentatifs de la ville », explique Verena Pfeiffer-Kloss, autrice d’un livre consacré à Rainer G. Rümmler. « À cette époque, le métro était le moyen de transport le plus important après la voiture », ajoute l’écrivaine. Le U-Bahn devient un enjeu politique et culturel international. C’est aussi l’œuvre d’une vie : celle de Rümmler.

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